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Au-Delà De Nos Désillusions: Chapitre 7. Nuit d'ivresse

Writer: Mamzèl TessaMamzèl Tessa

« La vie est un mystère qu'il faut vivre, et non un problème à résoudre. » Gandhi ***

«Je ne sais pas quoi faire. J'ai peur!»


Je relisais le message sans jamais répondre. J'avais surtout envie de dire «Moi aussi, j'ai peur!» mais sachant que cela n'améliorerait pas la situation je m'en abstins.


Je transpirais tellement je m'inquiétais.


Dans ma chambre je repensais à cette superbe soirée que j'avais passée avec Crystal environs deux mois plus tôt. Les insouciants que nous étions n'avions pas pensé à nous protéger. A vrai dire, je m'étais renseigné sur la méthode du calendrier que Louise m'avait ré-expliquée dans les moindres détails, alors j'étais presque sûr qu'il n'y avait aucun danger mais voilà que Crystal me chantait depuis plus de deux semaines qu'elle avait du retard.


La solution était claire à mes yeux: l'avortement, car nous étions tous deux trop jeunes pour gérer un enfant. Et je ne savais pas trop quelle serait la réaction de mes parents. Ma mère ne me le pardonnerait sûrement pas et mon père... comment allais-je lui dire que je n'avais pas tenu compte de ses conseils? «Papa, Crystal et moi, nous en avions super envie ce soir là et je n'avais pas de préservatifs. Je n'ai pas pu appliquer le retrait parce que comme tu le sais bien au moment d'exploser cela requiert un effort surhumain pour se retirer tellement que c'est intense alors ça s'est fait à l'intérieur...» La déception le tuerait!


Accroupi dans le noir, je repensai une fois de plus à la nuit après cette fête et réalisai combien stupide cela avait été de n'avoir pas pu me contrôler de la sorte. Ce n'était pourtant pas l'occasion qui nous manquait à Crystal et moi.


« Tu devras avorter. Je connais un type qui peut me donner les comprimés.»


J'attendis sa réponse laquelle vint au bout de quelques secondes.


«C'est risqué. J'ai peur.»


Elle va arrêter avec ça ?! Y'a pas qu'elle à avoir les pétoches!


Je m'apprêtais à répondre lorsque Louise fit irruption dans ma chambre.


_ Christopher vient d'arriver.


_ Ok.


_ Je peux venir avec vous? Je me ferai toute petite, promis.


_ C'est une sortie entre mecs, Lou, lui dis-je, désolé.


Elle laissa échapper un «hmph» puis quitta la chambre laissant la porte grande ouverte.


«On n'a pas le choix. Et plein de gens le font.»


J'avais l'impression de me comporter exactement comme le genre de goujat que mon père me disait toujours de ne pas être. Mais quitte à risquer une paternité précoce, je préférais adopter l'attitude qui me paraissait la plus facile quoique vile.


Comme par magie, je perçus le fameux On se prend pas la tête de BigO que ma sœur écoutait et me sentis un tantinet de meilleure humeur.


« On s' prend pas la tête. Quoi qu'il arrive on va quand même faire la fête... »


Je rejoignis Christopher que je trouvai en pleine conversation avec mon père; après quelques secondes supplémentaires de dialogue à ne rien dire d'important - sinon que sa femme lui avait demandé de dire à celui qui conduirait de faire attention, mon père le libéra et nous partîmes.


Sur le chemin, Christopher et ses cousins Arlot et Camil, chantaient et discutaient pendant que moi, contrairement à mes habitudes, ruminais dans mon coin. Il m'était décidément impossible de ne pas penser à la galère dans laquelle je m'étais fourré.


Nous arrivâmes à destination au bout d'une heure environs. Le lieu était bondé. Je pouvais à peine distinguer les formes tellement l'éclairage était faible. Mais entre chaque flash je percevais les déhanchements de jeunes gens un peu plus vieux que nous, quelques-uns fumaient, d'autres s'embrassaient, d'autres... ne se gênaient pas du tout, eh bien!


Nous croisâmes quelques camarades de classe. Notre bande se scinda alors. Le trio se dirigea vers eux tandis que moi je rejoignis le bar. L'homme sur le comptoir me demanda une pièce d'identité. Je fis ce que je voyais faire mes potes lorsque nous nous rendions dans des boîtes pour adultes, je lui glissai quelques billets. Le barman sillonna alentour certifiant qu'il n'était vu d'aucun, empocha le fric après l'avoir rapidement compté et me servit un verre.


_ Cela te fera $300.


J'ouvris de grands yeux. Il devait se foutre de ma gueule!


Il m'expliqua alors: _ Ce que tu viens de donner, c'était pour que je t'autorise à boire dans mon bar, le mineur. La boisson n'est pas incluse.


L'enculé!


En plus de payer une fortune à l'agent de sécurité pour nous faire entrer, il fallait payer le serveur pour avoir la permission de boire. Je laissai échapper un long soupir en secouant la tête transversalement.


Je payai le verre et l'ingurgitai. J'en pris un deuxième, un troisième, un quatrième, puis un autre et je cessai de compter.


Tout s'effaça autour de moi. Après quelques instants - peut-être - à planer, je m'effondrai sur le comptoir. Un autre moment, je me voyais trainer hors du club par je ne savais qui. La prochaine fois que je pus rouvrir mes yeux, j'étais en position demi assise à l'arrière d'une voiture. Le lendemain, à mon réveil, une atroce migraine me transperçant le crâne m'accueillit et avec elle, mon père assis dans mon fauteuil.

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