« Grandir, c'est apprendre de ses erreurs pour avancer dans le bon sens. » Laurent Denancy ***
L'harmonie régnait de nouveau chez nous depuis la découverte de la flagrante scène nudiste des parents. Les dîners se passaient dans une grande convivialité, nos sorties de mer avaient repris ainsi que nos « dimanches après-messe resto » comme le disait Louise. Les parents parlaient même d'un voyage pour l'été. Tout ceci me fit presque oublier mon trimestre entier de corvées.
Ils avaient accueilli Crystal à bras ouverts comme si elle était l'une des nôtres. Ma copine ou plutôt mon ex - je ne sais pas trop - partageait la chambre de ma jumelle. Rien à voir avec de la courtoisie de la part de cette dernière qui avait clairement affirmé qu'ainsi elle garderait mieux un œil sur nous. Partout où nous allions, Louise était sur notre dos. Elle se plaignait constamment des parents qui, étant retombés fous amoureux, nous obligeaient à passer pas mal de temps chez grand-père ou grand-mère. Et quand ils étaient là, ils disparaissaient pour refaire surface des heures après, ma mère la mine exaltée et mon père exténué plus que jamais mais avec la mine quand même enchantée. Ce n'était pas comme si on leur enlèverait leur permis de baiser d'un jour à l'autre!
_ Pourquoi tu as pris ta retraite, maman? Demanda Louise agacée alors que ma mère qui avait été chercher des bricoles dans le grenier avec l'aide de mon père réapparaissait une heure plus tard.
_ Ce n'est donc pas évident? dit-elle enthousiaste.
_ Faut vraiment que j'aille habiter chez grann Marie ou chez papi Rico, lâcha ma sœur. Tu n'es même pas revenue avec de quoi faire les œufs de Pâques.
Louise se rendit à son tour dans le grenier marmonnant toutes sortes de jurons qui atteignaient qui bon voulait les entendre. Crystal entre-temps s'approcha de moi.
_ J'ai quelque chose à te montrer, Dany.
_ Qu'est-ce donc?
_ Suis-moi.
Je lançai quelques coups d'œil furtifs. Mes parents, trop occupés à parler, nous remarquaient à peine et Louise s'était déplacée. Je suivis donc Crystal. Nous longeâmes le hall pour nous retrouver au bout d'une vingtaine de pas devant le bureau de mon père.
_ Qu'est-ce qu'on fait là ? Demandai-je, perplexe.
Sans prêter attention à mon interrogation, elle s'empressa d'entrer dans l'office et me tira après elle. Elle referma la porte en prenant soin d'activer le verrou.
_ Qu'y a-t-il à me montrer? Insistai-je.
Gardant le silence, Crystal défaisait un après un les boutons de son corsage, m'observant d'un air défiant. Ce regard osé qu'elle avait quand elle voulait à tout prix me mettre dans son lit - ou peu importe l'endroit- me faisait perdre la tête. Elle devait le savoir.
C'est ce qui t'a fourré dans le merdier où tu te trouves, pote!
A présent ses seins nus pointant dans ma direction m'attiraient tel un fer attire un aimant. Comme si cela n'avait pas été suffisant, la sorcière avançait vers moi.
Pourquoi me fait-elle ça?!
Je revis la fille apeurée assise près de son géant de père à El Campo et eus du mal à croire qu'elle-même se tenait en face de moi en cet instant-là. Ah! Ces adolescentes débordées d'atouts de tous genres que les parents prennent pour des saintes nitouches.
_ Ne fais pas ça, Crystal.
_ Ne fais pas quoi? Dit-elle d'une voix tant angélique qu'enchanteresse en me prenant les mains m'obligeant à lui caresser la poitrine.
Je sentis ses seins fermes sous mes doigts tremblotant et humides de sueur. J'avais peur. Peur que cela ne soit qu'un rêve duquel je me réveillerais déçu mais surtout peur que cela ne me pousse à commettre une autre bêtise que je regretterais davantage. Quoiqu'il n'y avait plus vraiment raison de s'inquiéter puisque ceci n'aggraverait en rien ce qui était déjà fait...
Mais ce que j'en avais envie ! Je pensai au fantasme maximal de Christopher : "Cela doit être bien plus intense avec le gros ventre. Ça sort de l'ordinaire."
Après tout, t'auras une superbe histoire à conter aux gars.
Je luttai contre mes envies de mâle au moins dix longues minutes avant de parvenir à me retenir face à l'allumeuse qui me faisait enflammer de toute part.
_ On ne va pas faire ça! Pus-je articuler d'une voix tout sauf sûre. Pas ici. Pas maintenant.
Elle tenta un dernier coup, se croyant irrésistible comme elles ont toutes tendance à le penser, sachant que notre instinct de sauvage dominait sur notre raison dans plus de la moitié des cas. Je la repoussai encore et cette fois, j'eus le courage de me baisser afin de ramasser son haut que je lui tendis d'une main incertaine. Elle saisit le bout de tissu un sourire espiègle lui coupant le visage.
_ Je vois que je t'attire encore, Dany, confirma-t-elle les yeux braqués sur ma braguette qui formait un dôme par l'accumulation de sang dans mon organe lequel ne pouvait plus demeurer discret.
_ Tu es vraiment une fille dangereusement bizarre, toi, lui dis-je en me retournant vers la porte que je m'apprêtais à franchir.
_ Oublions cela pour le moment, veux-tu ? J'ai vraiment quelque chose à te montrer.
Son air sérieux eut le dessus et je me décidai à l'écouter bien que ce fût avec une certaine réticence. Elle poussa quelques cartons sur le bureau de mon père afin de dégager l'aire, prit un énorme cartable jaune qu'elle me remit.
_ J'ai découvert ceci il y a quelques jours.
_ Tu cherchais quoi?
_ Rien. Je m'ennuyais tout simplement, me répondit-elle.
_ Mon père n'aime pas qu'on fouine dans ses affaires, la reprochai-je.
_ Il avait fouillé dans ton portable. Considérez-vous quittes à présent. Et veux-tu l'ouvrir, cette enveloppe? Ça m'a l'air super important.
Je m'exécutai.
Dedans se trouvaient quatre feuilles de papier couvertes d'encre. J'en optai une au hasard et me mis à lire.
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